mercredi 27 juin 2007

''20 choses à savoir sur la musique en ligne''

Par le biais du site de Sylvain Corvaisier (www.corvaisier.fr), fondateur de la plateforme NeoMusicStore, je vous incite, si l'industrie musicale vous intéresse, à consulter le blog de Andrew Dubber, http://newmusicstrategies.com/.
Il y fait des remarques pertinentes sur le marché du disque, et a mis en ligne un livre blanc sur ''les 20 choses à savoir sur la musique en ligne''.
Abordant 20 points aussi différents que complémentaires, ce livre devrait être obligatoire chez tous les chefs de projets web, dans l'industrie musicale bien sûr, mais aussi dans d'autres secteurs. Volontairement, je ne vous en parle pas afin que vous le découvriez, alors rendez vous à l'adresse suivante afin de le télécharger.
http://newmusicstrategies.com/download/NMS.pdf

mardi 26 juin 2007

DVD Kana Beach


La marque de surfwear française en vogue actuellement a fait appel à mes services pour la sonorisation d'un de leur DVD promotionnel, autour de leur ''surf team'' en voyage au Brésil.
Au programme musical de ce DVD, plusieurs groupes indépendants français, un rappeur brésilien, du surf rock suédois, du hip-hop anglais, de l'électro américaine, sans oublier la traditionnelle samba brésilienne.
Recherche musicale, négociations d'utilisation avec les ayants droits et rédaction des contrats, tout est enfin fini après 2 mois et demi de travail, et le résultat ne devrait pas tarder à être fabriqué....à suivre

lundi 25 juin 2007

Marques et musique

Vente en baisse, licenciements en nombre, fusions, rachats,....le secteur musical est dans une mauvaise passe depuis quelques années maintenant.

Cependant la musique est un ''media'' puissant pour les marques, et de nombreuses se penchent (enfin) sur la puissance de ce loisir.

Petite revue :

- Starbucks lance son propre label musical,

- Nokia, Sfr, Coca-Cola, M6 lancent des portails pour les artistes indépendants non signés,

- Zadig & Voltaire vend un TShirt sur lequel figure un IdTag qui, une fois pris en photo, permet le téléchargement d'une playlist sur son mobile

- Coca-Cola sponsorise pour la première fois une artiste française (O.Ruiz) pour la promotion de son Coca Light,

- Psycholgies magazine et Glamour vendent des playlists musicales sur Itunes,

- La marque Absolut se détourne de son créneau de l'art pour s'intéresser à la musique,

- Krys pense à proposer un ''pro model'' pour le chanteur de la nouvelle star Christophe Willem,

- Coca-Cola (encore eux...) compte distribuer plusieurs millions de titres à télécharger gratuitement sur Itunes pour chaque achat de ses produits,

Les marques commencent enfin à s'intéresser à la musique comme ''media communautaire'', permettant de générer du traffic et de recruter des internautes (Nokia Trend Labs / SFR Jeunes Talents,...) , ou de se démarquer des concurrents et créer un buzz autour de sa marque par des opérations originales (Zadig & Voltaire,...).

Le dernier MIDEM a donné lieu à une conférence très intéressante où étaient présents un responsable du marketing de chez Coca Cola, un responsable du board d'EMI, et quelques personnes issues d'agences de communication. La conférence portait sur les marques comme futurs relais de croissance pour l'inudstrie musicale et l'on peut constater que quelques mois plus tard, les initiatives ne manquent pas dans ce domaine et elles seront de plus en plus fréquentes dans les mois à venir.

Cependant, il est nécessaire d'être très pertinent pour ''utiliser'' la musique dans sa communication.

- Offrir un titre Itunes marche pour une marque comme Coca-Cola, de par les volumes et le prix de vente des produits mais ne se prête pas à des marques de vêtements, sauf à proposer le téléchargement d'une dizaine de titres, mais le coût de revient engendré par l'opération risque d'être élevé.

- Veiller à proposer son propre contenu musical, en allant dénicher des artistes indépendants (de qualité bien sûr, la simplification des méthodes d'enregistrement ayant considérablement baissé le niveau général), afin de mettre en avant ses valeurs de marque, le côté ''dénicheur de nouveaux talents''. Proposer du contenu issu de majors du disque n'a pas grand intérêt, vu la promotion qu'il en est fait, tout le monde peut les trouver facilement sur les réseaux P2P.

- Ne pas se servir de la musique uniquement pour s'en servir et faire un ''one shot'', mais l'intégrer dans une logique globale : sonorisation des points de vente, des évènements de la marque, de l'attente téléphonique et du site => mécénat et organisation de show case => sponsoring d'évènement => opération premium physique et/ou numérique.

- Vendre une playlist lorsque l'on est un magazine me semble difficile (sauf peut être un magazine très haut de gamme). En l'absence de légitimité dans ce domaine, le magazine aura tendance à proposer du contenu ''connu'' afin d'attirer les clients, qui disposeront sans doute déjà des titres. Autant, comme vu précédemment, se diriger vers une véritable recherche artistique d'artistes peu connus, afin de devenir prescripteur de contenu, et de pouvoir vendre des playlists moins chères que celles contenant des titres de majors.

Nous allons assister à de multiples expériences de marques autour de la musique cette année et je ne manquerai pas de revenir sur les principales afin d'essayer de les commenter et de partager avec vous mon avis.

jeudi 14 juin 2007

Téléchargement de musique gratuite : Airtist

C'est la grande interrogation du moment. Comment lutter contre le au piratage des contenus (musique, films, logiciels, jeux,...) sur les réseaux P2P?
Face à cette interrogation de nombreuses sociétés voient le jour dans tous les pays, dont le business model repose sur le financement par la publicité du téléchargement de contenus gratuits, et je m'attarderai sur une d'entre elle : Airtist, société française basée à Montpellier.

Toute la musique présente est en format mp3 sans DRM, en gros, une fois téléchargé, le titre peut être lu sur tous les baladeurs, être transféré et gravé autant de fois que vous le souhaitez.
Le modèle de la plate forme ressemble à un mélange de réseau social (type Myspace) et de plate forme de distribution. Que vous soyez artistes ou particuliers, vous pouvez vous créer votre page, demander à d'autres personnes d'être vos ''amis'', laisser des commentaires, et, bien évidemment, acheter de la musique sur la page des artistes.
Mais là où Airtist va apporter une nouveauté, c'est qu'elle compte proposer le téléchargement gratuit en échange du visionnage d'une publicité dans les prochains mois. En gros vous cliquez, une pub apparaît en plein écran, vous lui donnez une note de satisfaction et l'artiste touche 0.12€.
Bien sûr vous pourrez également acheter les titres sans regarder la pub, en vous acquittant du prix, fixé par l'artiste.

Très intéressant, ce modèle n'en reste pas moins assez fragile, et ce pour plusieurs raisons :

1/ La motivation des annonceurs face à un CPM élevé

Les 0.12€ reversés proviennent du paiement par Airtist des droits SACEM (0.07€) plus 0.05€ au titre de royaltie. Quel sera donc le prix de vente aux annonceurs ? Il est envisageable de penser qu'il sera compris entre 0.16€ et 0.2€ ce qui représente un coût au contact très cher, comparé à d'autre sites et médias traditionnels. Par exemple le tarif le plus élevé pour une présence sur la homepage de Yahoo France coûte 0.05€, et la publicité sera vue par plus de 9 millions d'internautes (Source : CGV Yahho France).

2/ La motivation des labels

Aujourd'hui, Airtist, bien qu'elle ai noué des partenariats avec de gros labels indépendants (V2 label de Bloc Party, Anaïs, The Rakes...) s'adresse principalement aux autoproduits et petits indépendants. Son offre est donc limitée. Hors il lui sera dur de convaincre les majors d'adhérer à ce projet, celles-ci étant peu attirée par la mise à disposition de leurs contenus gratuitement, et surtout dans le format proposé : mp3 sans DRM.

3/ Les marges

Avec une marge comprise entre 0.04 et 0.08 (prenons donc 0.06€ comme moyenne), il faut en vendre du titre, et pour celà, il vaut mieux avoir du gros catalogue qui attire des gens. Car même avec 1 millions de téléchargements, le CA ne serait que de 60000€ HT.

4/ Opportunités

Le nerf de la guerre dans un tel modèle est l'offre. Afin de convaincre le maximum de labels importants, Airtist se doit d'offrir une audience supérieure aux 6 000 membres inscrits au bout d'un an d'exsitence.
Le lancement de l'offre gratuite dépend de la présence d'annonceurs, et comme vu précédemment, le coût par contact demeure très élevé pour ceux-ci. Mais en proposant des annonces ultra ciblées selon les profils des utilisateurs, en s'adressant à des annonceurs dont les budgets pub ne leur permettent pas d'être présents sur les grands médias, il y a fort à parier que certains se prêteront au jeu (d'ailleurs Airtist revendique d'ores et déjà plusieurs partenariats).
La seconde étape se jouera au niveau de la communication autour du lancement de l'offre gratuite. En étant la première à proposer ce système, et avec une bonne campagne de promotion de l'offre, l'audience augmentera très rapidement.
Plus d'audience => Plus de téléchargements : Airtist pourra alors se diriger vers des labels plus importants pour les convaincre de mettre leurs catalogues à disposition et donc améliorer son offre.
Meilleure offre => Plus d'audience => Plus d'annonceurs.

Le modèle repose donc sur un cercle vertueux, où un élément peut en déclencher d'autres, et ainsi permettre à Airtist de se développer et construire le premier succès du contenu musical gratuit financé par la publicité.

5/ Limites du modèle

- Le mélange communautaire - réseau social - plate forme de distribution :
Airtist, dans sa première phase de développement, et devant la complexité pour la mise en place du modèle gratuit (ils étaient venus me proposer ce concept lorsque j'étais Chef de Produit fin 2004!!), a voulu mêler différents genres afin de proposer une plate forme complète. Hors pour le côté réseau social, d'autres sites sont bien mieux ancrés, disposent d'une plus grande audience et d'une plus forte légitimité : myspace, last fm,...Il aurait donc été préférable de se concentrer sur le plus produit, à savoir le téléchargement gratuit, et de ne proposer uniquement que l'aspect ''plate forme de distribution'', tout en mettant à la disposition des artistes / labels inscrits, des outils de communication à implémenter sur leur page myspace ou leur site officiel.

- La fin du mode payant : bien que les artistes puissent choisir de mettre leurs titres en téléchargement gratuit ou payant, il y a fort à penser que les internautes priviligieront le mode gratuit, que le payant disparaitra ou deviendra marginal et que les marges baisseront.

Conclusion

Innovante, Airtist est la première à se lancer en France dans un tel projet, et il y a fort à parier que l'on entende parler d'eux dans les mois à venir. Cependant, bien que le modèle économique du contenu gratuit financé par la publicité soit inéluctable, de nombreuses barrières subsistent chez les producteurs de musique et particulièrement les majors :
- aucune volonté de voir la musique ''donnée'' sans protection technique type DRM,
- la rémunération trop faible par téléchargement.
On pourrait se dire que ce n'est pas grave, que les plate formes peuvent se passer des majors, c'est vrai (comme le montre le distributeur emusic.com, qui ne distribuent que des indépendants et qui est le deuxième distributeur aux USA) et faux en même temps, la présence d'un catalogue d'une major étant une garantie d'attirer des visiteurs sur son site.